"c’est par l’interaction avec le destinataire que s’établit la vérité de l’image, qui apparaît bien comme le résultat d’un exercice d’interprétation."

Authentique, kesako?

Retour sur une polémique autour des portraits corporate très largement répandus sur Linkedin.

Au détour d’une lecture des dernières news Linkedin, j’assistais à des échanges intéressants initiés par une personne ayant récemment modifié sa photo de profil, passant de la (trop) traditionnelle pose business « bras croisés » à une photo moins formelle, à priori plus « naturelle ». Cette personne revendiquait alors son besoin d’être plus authentique, plus « vraie » affirmant que cette photo en était le reflet… Se faisant, elle suggérait qu’un autoportrait amateur dans une situation non professionnelle révèle mieux sa « vraie » nature. 

S’il est indéniable que croiser les bras n’est pas obligatoire pour donner une image de sérieux, en revanche, il est plus contestable qu’un selfie davatange un gage d’authenticité et de vérité. Dans tous les cas, le portrait ou l’autoportrait, tel qu’utilisé sur Linkedin ou d’autres réseaux professionnels ou sociaux, vise toujours à des fins d’auto-promotion et de valorisation de certains de ses atouts. Que l’on veuille véhiculer de la confiance, du sérieux, de la proximité, ou de la sympathie, la mécanique est la même.. et ce n’est pas le processus de prise de vue qui change l’affaire. 

Ainsi, en prétendant être plus ‘vraie’ via un selfie ‘naturel’, nous donnons juste à voir une autre facette de notre personnalité ou de notre humeur, à une cible définie. En d’autres termes, un peu cynique surement, « l’authenticité » n’est qu’un levier marketing parmi d’autres, et une image de soi reste une projection, délibérément choisie et composée qui répond à un besoin: être aimé(e) !

et il n’y a absolument rien de mal à ça, bien au contraire ! L’ essentiel est d’être en accord avec son image, de l’adapter à l’usage qui en est fait et d’en changer lorsque cela ne nous correspond plus… 

3, 2, 1… souriez !